Saturday, April 30, 2016

Letters in Music: "Gauguin (Lettre à Jacques Brel)"

Xa noutra entrada falamos dunha canción de Barbara, cantautora e intérprete francesa, e hoxe traemos estoutra porque conxuga un formato de carta, referencias á pintura (Paul Gauguin) e ao cantante belga, Jacques Brel.

A canción leva como subtítulo "Lettre à Jacques Brel", e de feito remata, "Je signe Léonie", que fai referencia á personaxe de muller reservada, formal, conservadora, que Barbara interpretou na película Franz (dirixida e interpretada polo propio Brel) en 1971. 



"Gauguin (Lettre à Jacques Brel)"
Il pleut sur l'île d'Hiva-Oa.
Le vent, sur les longs arbres verts 
Jette des sables d'ocre mouillés. 
Il pleut sur un ciel de corail 
Comme une pluie venue du Nord 
Qui délave les ocres rouges 
Et les bleus-violets de Gauguin. 
Il pleut. Les Marquises sont devenues grises. 
Le Zéphir est un vent du Nord, 
Ce matin-là, Sur l'île qui sommeille encore. 
Il a dû s'étonner, Gauguin, 
Quand ses femmes aux yeux de velours 
Ont pleuré des larmes de pluie 
Qui venaient de la mer du Nord. 
Il a dû s'étonner, Gauguin, 
Comme un grand danseur fatigué 
Avec ton regard de l'enfance. 
Bonjour monsieur Gauguin. Faites-moi place. 
Je suis un voyageur lointain. 
J'arrive des brumes du Nord 
Et je viens dormir au soleil. 
Faites-moi place. Tu sais, 
Ce n'est pas que tu sois parti 
Qui m'importe. 
D'ailleurs, tu n'es jamais parti. 
Ce n'est pas que tu ne chantes plus 
Qui m'importe.
D'ailleurs, pour moi, tu chantes encore, 
Mais penser qu'un jour, 
Les vents que tu aimais 
Te devenaient contraire, 
Penser Que plus jamais Tu ne navigueras 
Ni le ciel ni la mer, 
Plus jamais, en avril, 
Toucher le lilas blanc, 
Plus jamais voir le ciel 
Au-dessus du canal. 
Mais qui peut dire ?
Moi qui te connais bien, 
Je suis sûre qu'aujourd'hui 
Tu caresses les seins 
Des femmes de Gauguin 
Et qu'il peint Amsterdam. 
Vous regardez ensemble 
Se lever le soleil 
Au-dessus des lagunes 
Où galopent des chevaux blancs 
Et ton rire me parvient, 
En cascade, en torrent 
Et traverse la mer 
Et le ciel etl es vents 
Et ta voix chante encore. 
Il a dû s'étonner, Gauguin, 
Quand ses femmes aux yeux de velours 
Ont pleuré des larmes de pluie 
Qui venaient de la mer du Nord. 
Il a dû s'étonner, Gauguin. 
Souvent, je pense à toi 
Qui a longé les dunes 
Et traversé le Nord Pour aller dormir au soleil, 
Là-bas, sous un ciel de corail. 
C'était ta volonté. 
Sois bien. Dors bien. 
Souvent, je pense à toi. 
Je signe Léonie. 
Toi, tu sais qui je suis,
Dors bien.

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